Le feu crépite en ce bel après-midi d’automne. Il fait magnifiquement beau, les habitant.es du Moulin s’activent et les tables se dressent. Nous fêtons les 59 ans cumulés de Montse et POC ce week-end ! Deux anniversaires qui nous ont conduits à inviter des ami.es et à manger pour la première fois un de nos agneaux. Une expérience que nous n’avions jamais vécue et que nous tenions à vous partager.

Manger local, dans le respect de la nature

Au Moulin Bleu, on mange végétarien ! Enfin, presque. En réalité, nous sommes nombreux-ses à avoir adopté depuis plusieurs années le fameux régime flexitarien. Au quotidien, il n’y a quasiment aucune viande ou poisson (les saucissons ça compte ?!). Lorsque nous partageons un repas, il est convenu qu’il est végétarien. Pas végétalien. Bien que certain.es soient plutôt dans cette tendance, nous consommons des œufs, du fromage et autres laitages en fonction de l’afflux. Et de temps en temps, de la viande ou du poisson s’invite à table. Sauf que celle-là ne vient pas du supermarché…

Nous avons souvent imaginé pouvoir manger de la manière la plus locale possible dans notre projet. Une tomate bio c’est bien, mais quand elle a fait des centaines voire des milliers de kilomètres pour arriver toute emballée au supermarché, ce n’est pas satisfaisant. Le potager était une évidence pour nos légumes, avec cette envie d’être autonome en légume frais. Pour la viande et le poisson, c’est la même chose: faisons en sorte qu’elle soit locale et que les conditions d’élevages soient bonnes.

Dans le Loir se trouve le poisson. Comme personne ne pêche chez nous, c’est un peu au grè des prises de notre voisin que nous mangeons quelques poissons de rivière.
 Pour la viande, nous avons des moutons. Notre troupeau d’une quinzaine de brebis n’a pas pour objectif premier la  production de viande mais plutôt le pâturage écologique pour restaurer la biodiversité de nos prairies, en remplaçant la fauche mécanique. Quand est venu le temps de se séparer du dernier agneau mâle avant qu’il ne commence sa période de reproduction, nous avons abordé la question de tuer exceptionnellement un mouton pour pouvoir le manger lors d’une occasion spéciale. Après de longues discussions autour de cette question, nous avons choisi de nous essayer à un méchoui local en prenant la vie de l’un de nos agneaux. Là encore, un voisin expérimenté nous a aidé à le tuer et à le découper pour que nous n’ayons plus qu’à le cuisiner. Et pour symboliser cet acte, nous avons planté notre premier arbre sur sa dépouille. La suite ? Une journée incroyable autour du barbecue.

Une journée parfaite

Il est 11h54 par un beau dimanche d’automne. La brume s’est dissipée et les habitant.es du Moulin terminent tranquillement leur petit déjeuner, les anecdotes sur la soirée de la veille vont bon train. Les amis sont là, il fait exceptionnellement chaud et déjà quelques motivés-es s’activent à la préparation du déjeuner.

L’agneau tué la veille est sorti du frigo et de beaux morceaux tendres et charnus sont étalés sur la table qui a été dépliée au soleil. Clément et Montse se chargent de le désosser, tandis que les courges, la salade et les pommes de terre du jardin se préparent à la cuisine. Aujourd’hui, nous mangeons un repas 100% venu de notre production !

La cumbia embaume l’air de joie et les premières odeurs de la viande qui grille sur le barbecue nous mettent définitivement l’eau à la bouche. Comme des fourmis, nous apportons peu à peu des chaises, des tables, des couverts, les plats chauds, le pain, le vin… et le banquet peut commencer.

Journée idyllique, marquée par le sceau d’une nourriture bio et locale, produit de nos efforts et de notre envie d’être conscient.es de ce que nous mangeons.